Nana-Sonj

O Sonjal Emaon

Mercredi 20 avril 2011 à 0:01

Chère page blanche, 

 

 

 

     "Ecoute ! Ecoute ! C'est moi, c'est Ondine qui frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.  (...)"

     J'écris de mémoire, je n'ai pas lu Aloysius Bertrand depuis quatre bonnes années.

     Mon humeur est terriblement variable, ces jours-ci. Et je commence à inscrire quelques mots. Que j'efface. Je recommence. Je pars. Je reviens.

     Peut-être est-ce lié au temps ? J'étais bien plus joyeuse lorsque le soleil brillait. Comme si je m'en nourrissais.

     J'adore la pluie, et le gris. Mais cette vision est tellement positive. Comme si une main merveilleusement douce frôlait mon visage, mes cheveux.

     Ou peut-être est-ce la musique ? Je déborde de musique. Je chante, je danse. Je suis en transe. Elle me parle.

     Peut-être est-ce ce trop plein d'émotions violentes ? Seigneur, ressortons les cours sur la tragédie classique. J'aurai une fin sublime et sanglante.

 

     Ma chère page, je m'égare. Je pleure aussi. Je suis d'humeur sensible je crois bien.

 

 

Mais gardons le sourire, toi et moi.

 

 

 

 

Bonne nuit.

Nana


Mercredi 20 avril 2011 à 0:03

Chère page blanche, 

 

 

 

     Aujourd'hui, je me suis habillée en anglaise. La formulation est sans doute un peu bizarre, et très éloignée de la réalité. Mais, je ressemblais à l'idée que je me fais d'une anglaise. La peau blanche, des cheveux roux partant un peu dans tous les sens, une robe blanche imprimée Liberty.

     J'ai marché. Le soleil et le vent me caressaient.

     Je tenais mes ballerines dans la main, et je profitais de ce moment.

 

     Je suis extrêmement sensible, et ce que j'aime par dessus-tout, c'est marcher pieds nus. Et qu'importe le protocole, les précautions...

 

     La terre était humide. L'herbe était moelleuse. Les graviers étaient chauds. Le bois était doux.
     Je marchais librement. 

     Ma vie est sensation.

 

 

 

La vie est douce.

Nana


Mercredi 20 avril 2011 à 0:06

Chère page blanche,

 

 

 

     J'ai finalement réussi à le dessiner ! Bien sûr, ce ne sont que quelques traits inspirés d'une photo. Mais tout de même : j'ai réussi. Et même ainsi, il est fabuleux.

     Cette forme de visage, ce sourire si particulier. 

 

     J'ai finalement réussi à saisir une infime part de lui. Même si je l'ai également déformé. J'ai créé cet homme de papier, qui peut être à mes côtés. A défaut d'un être de chair.

     Je ne suis pas très positive vis à vis de mes chances. Mais dans le fond, j'y crois encore. J'adore les contes de fées après tout. Et puis, je rêve si je veux. N'est-ce pas ?

     Bien sûr, ce dessin va rester enfermé je ne sais où.

Imaginons qu'un hasard doté d'un sens de l'humour très particulier le mène ici... 

 

     Amoureuse oui. Grande malade obsessionnelle, non.

 

     Mon crime est parfait. Personne ne peut faire sortir mes délires de cette tombe. Oui ma page blanche, tu es une tombe. Un peu la mienne.

     Je n'y vois pas une image sinistre.  C'est quelque chose de durable, de personnalisé, de respecté. Une marque de confiance.

 

 

 

A plus tard sans doute.

Nana


Mercredi 20 avril 2011 à 0:07

Chère page blanche,

 

 

 

     Je ne suis qu'une idiote. Une pauvre idiote.

     Rêver c'est bien, mais jamais trop.

 

     Comme j'aimerais être capable d'aller le voir. Pouvoir le regarder dans les yeux, sans chercher à fuir illico... Et lui parler. 

     Je ne me sens pas inférieure à lui. Certes, il m'impressionne. Il est beau, imposant. Mais son fichu sourire le rend sympathique. 

C'est autre chose qui me tétanise.

     Peut-être l'idée de me jeter à l'eau. Croire, espérer, être positive ? Ou non ?

     Peut-être que me contenter d'observer et de rêver serait plus simple, et tout aussi bien ?

     Je voudrais bien plus, c'est sûr. Mais j'ai si peur de massacrer volontairement mon pauvre petit coeur...

 

 

 

Run-my-baby-run-my-baby-run.

Nana


Mercredi 20 avril 2011 à 0:10

Chère page blanche,

 

 

 

     Mes vacances commencent plutôt bien. Le soleil brille. Je retrouve ma terre, mes amis, ma famille. C'est agréable, ça fait du bien.

      Je ris beaucoup, et je parle.

J'ai ma fête d'anniversaire à préparer. J'ai mon retour à organiser, et je dois me décider au niveau de la date. Désintégration ou non ?

     Rire, boire, danser, porter une jolie robe ? Être possiblement un peu seule, un peu saoule, et arrachée avant l'heure ?

     Profiter plus longtemps de mon cocon ?

 

     Et Il me manque. Comment pourrais-je passer quinze jours sans le voir ? 

     Je peux certes réfléchir, m'organiser, préparer les jours à venir. Mais j'ai l'impression une fois encore de perdre un temps précieux. Un temps que je pourrais peut-être passer en sa présence.

     J'imagine des heures passées à parler, à rire. A se découvrir.

 

 

     J'imagine encore une fois ses sourires, car ils sont nombreux. Et sa voix.

Sa voix lorsqu'il prononce mon prénom.

 

 

Let the rain wash away

All the pain of yesterday.

Nana


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