Nana-Sonj

O Sonjal Emaon

Mercredi 20 avril 2011 à 0:12

Chère page blanche,

 

 

     Aujourd'hui, les lettres se mélangent. Je crois que c'est une conséquence du manque de sommeil.

     Mes vacances passent vite. Les amis, la fête, le repos... Une semaine déjà de passée et je repars jeudi. 

Tant mieux. 

     Il est difficile de quitter une vie pour retourner dans une autre. Je ne suis vraiment pas capable de concilier l'ensemble de mes vies. Ma vie actuelle est là-bas, malgré les nombreuses choses qui m'attachent ici.

     Mes amis, ma famille sont sur cette terre, et je suis si heureuse de les voir.

     Mais je vis à présent bien loin. Mon quotidien et mon avenir sont là-bas.

Ma liberté, mes rêves.

J'ai hâte de les retrouver.

 

     De plus, C vient. Je vais lui présenter cette vie, ce monde où je fais ma place, petit à petit. J'ai envie de partager tout ceci avec les personnes que j'aime.

     Mais j'ai surtout envie d'y retourner.

 

     Cet endroit où je chante et danse sans tenir compte de l'heure. Où je vais contempler les lumières dans le parc à toute heure de la nuit. Où je pleure comme je le souhaite, sans avoir à justifier mes états d'âme. Où la nuit commence lorsque je le décide. Où le matin, je peux manger librement mes céréales au chocolat. Où je n'ai pas à craindre de prononcer son prénom dans mon sommeil. Où je peux simplement penser à lui, et espérer.

Où je n'ai pas trop à me cacher et à mentir.

 

 

     Jeudi je repars au pays de Mélusine.

     L'hermine près de mon coeur me rappellera que je ne suis jamais seule. Je repars, et j'emmène un bout de tout ce que j'aime ici avec moi.

Je repars vers son sourire. 

 

 

Ma page, j'en ai les larmes aux yeux.

Nana


Mercredi 20 avril 2011 à 0:33

Chère page blanche,

 

 

     Te voilà toute jeune, toute fraîche. Je t’installe petit à petit dans cet ailleurs.

     Tu es une rescapée de l’enfer, de la souillure. Mieux vaut être seule que mal accompagnée, tu le sais.

     C’est pour cela que je t’emmène ici, dans cette nouvelle page, qui me rappelle de doux souvenirs. Un cocon douillet, plein d’émotions et d’espoirs.

     Ici je pourrai te parler à coeur ouvert sans être insultée par une immondice telle que : «C’est sympa».

 

Non. Je préfère le silence à une telle honte.

Alors je fuis, je m’échappe.

 

     Ma vie et mon coeur valent bien plus que de pareils mots.

 

 

Je suis sûre que tu me comprends, ma petite page.

 

 

Je te présente Cowblog.

Nana

Jeudi 21 avril 2011 à 23:54

Chère page blanche,


 

 

     Je suis finalement arrivée.

    Rien ne se passe comme prévu. Un enchaînement de stupidités, certes, mais assez importantes pour me rendre malade.

    Ou peut-être suis-je malade de me mettre aussi mal pour rien ?

 

     Infections à répétition, dérapages d’autobronzant, copine perdue en route...

     J’imagine que demain, ma robe ne me conviendra plus. Que mes chaussures ne seront plus assorties. Que mes cheveux casseront les uns après les autres.

Qu’il ne sera pas là.

C’est peut-être aussi bien, ça. 

     Je voulais avoir l’air d’une princesse, le faire rêver. 

     Une poupée cassée vêtue de chiffons ne fait certainement pas rêver.

 

Je le revois venir me parler.

Peut-être ai-je mal compris ? Peut-être n’y avait-il rien à comprendre ?

     Son visage revient me hanter.

     Je ne l’avais pas perdu, mais la fièvre s’était calmée.

     Ce n’est plus le cas. C’est juste comme si j’émergeais d’un rêve. Que ces dix jours chez moi n’étaient pas réels.

 

J’ai peur.

J’ai peur pour rien.

 

Ce n’est qu’une fête. Ce n’est qu’un homme.

Ce n’est qu’une vie.

 

L’angoisse monte.
Nana


Mardi 26 avril 2011 à 17:31

Chère page blanche,



     Je souffre de lycanthropie.
     Ma pleine lune a lieu plus d'une fois par moi.

     Elle exacerbe mes sens, libère la créature enfermée en moi.
     Par cycle, une bête furieuse se réveille. Ma pleine lune m'affame. Ma pleine lune me rend folle.  Ma pleine lune me blesse.
     Elle me fait peur. Elle me pousse à me détester. Elle assombrit et pèse sur ma vie.

     Le regard des gens autour de moi est lourd de sens, et plein de préjugés.
     Ce qu'ils croient savoir et comprendre de moi me blesse. Je suis un objet d'étude, un exemple pour de nombreux cours.
     Je suis un être difficile à appréhender, je complique et j'encombre. J'impose des contraintes. Je suis un nuisible. Une créature indésirable.

Alors je me cache. 

     Je cache mes cicatrices, ma peau blessée après chaque transformation.  Je cache ma peau dure, mes hématomes. J'essuie le sang fugitif qui s'écoule.  Les manches mi-longues sont mes amies. Mes mains sont un champ de bataille.
     J'invente des excuses à ma fatigue. Mieux vaut sembler manquer de sérieux qu'être ce que je suis. Cela semble tellement moins lourd, moins pénible à voir. 

Je mens, je me protège. De peur qu'on me refuse un emploi, des droits.
Je ne suis pas une citoyenne comme les autres. Je dois faire mes preuves à chaque instant.
Je dois prouver mon humanité. Et cacher la bête. Là où personne ne la voit.


     Parfois, j'oublie cette tare. Cette maladie.
     Parfois je me sens libre. Saine.
     Les lycanthropes sont des personnes malades. Elles n'ont pas choisi, n'ont pas mérité ou non ce sort, n'ont rien fait de précis.
     La lycanthropie s'impose dans une vie, et n'en repart jamais.

Elle marque mon corps.
Elle s'immisce dans mon esprit.


     Ma Page, je ne suis bien sûr pas un loup-garou. Et ma lycanthropie n'est pas clinique. Ce n'est pas une maladie mentale. Ma lycanthropie est une image.
     Remus Lupin m'a rappelé la petite fille perdue que j'étais, et que je suis encore. La jeune femme devant se battre au quotidien. La malade dont l'état de santé se dégrade petit à petit, me vieillissant. L'être qui doit se protéger, afin de conserver sa place et ses droits.


     Mais je n'oublie pas que je suis bien plus forte que vous tous.



Breaking Up The Girl.
Nana

Lundi 9 mai 2011 à 22:31

 
Chère page blanche,
 
 
 
     Journée bizarre. Moui, je ne sais pas si je vais me décider à faire des phrases ce soir.
Pourquoi m'embêter ? Même en écrivant mot par mot, syllabe par syllabe. Même de simples sons seraient plus corrects que ce que j'ai vu aujourd'hui.
     Les personnes supposées m'apprendre ne savent pour la plupart rien. Ne savent pas écrire. Ne comprennent pas que j'ai seulement trois petites années pour apprendre un métier, ou du moins une bonne partie d'un métier.
Après, je serai seule, ou presque.
Après j'apprendrai à d'autres.
 
Mais en serai-je capable ?
 
 
     Ma Page, j'ai vu tant d'idioties. C'est une honte, une fois encore.
     Peut-on laisser des vies entre nos mains ? Méritons nous cette confiance quasi aveugle ?
 
Mais...
 
     Un homme aveugle retrouve son calme et le sourire lorsqu'il reconnaît ma voix.
 
 
Dream On.
 
 
     Ils sourient quand j'entre dans la chambre.
 
 
     Ma Page, j'étais triste, effrayée, déçue.
Et je l'ai croisé.
 
Il ne m'a pas vue.
Aucune importance.
 
Ou presque.
 
 
     Il était là.
     Il était là, sans le savoir.
     Il était là, pour moi.
 
Le hasard est toujours avec moi.
 
 
 
May, 9th (Hit me like a ray of Sun)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Humeur joyeuse.
Nana

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | Page suivante >>

Créer un podcast