Nana-Sonj

O Sonjal Emaon

Mardi 19 avril 2011 à 23:50

Chère page blanche,

 

 

     Je ne sais par où commencer. Peut-être par les informations, qui sont effrayantes. Allumer la télé, c'est voir le monde tomber en ruines. Voir des gens qui s'entretuent, d'autres qui luttent face à l'inconnu et à des forces qui nous dépassent. Je suis terrifiée, mais je me force à regarder. Je ne peux pas faire comme si je ne voyais pas, comme si ce n'était pas réel.

     Certes, c'est très loin. Mais il s'agit de notre planète, et d'êtres humains en train de mourir. Et j'ignore jusqu'où tout ceci peut aller. Ce soudain intérêt pour les centrales nucléaires pourrait également donner de très mauvais idées à certaines personnes, d'autant plus que nos JT clament que nos réserves d'iode sont déjà écoulées.

Je ne sais pas où nous en sommes, et encore moins vers quoi nous allons. Encore une raison de garder les yeux ouverts devant ces images. 

 

J'ai peur, j'ai peur, j'ai peur.

     Et j'imagine la terreur de tous ces gens qui sont proches de ces événements. Tout en sachant que ce n'est pas encore assez, et pas encore fini.

 

 

     Et puis je vois des regards qui me jugent. Oui, je manque d'honnêteté et sans doute de courage envers certaines personnes. Mais je sais que ma vie sera courte, avec ou sans catastrophe naturelle, et je ne veux pas avoir de regrets. J'ai mieux à faire que de me rendre malheureuse. J'espère avoir encore le droit de rêver.

 

     Ce soir je frissonne. Mais on ne me posera pas de limites. Je ne laisserai personne le faire. Je veux voler, avant de tomber.

 

 

Face au vide.

Nana


Mardi 19 avril 2011 à 23:59

Chère page blanche,

 

 

     Ce n'est pas ma journée. Et ce n'est pas la tienne non plus d'ailleurs, tu as planté, il y a peu de temps.

 

     J'avais dit tellement de belles choses. Mais aujourd'hui, tout m'échappe. Il m'échappe. Quoique. Je ne l'ai jamais eu. Mon sourire s'en va. Mes larmes s'échappent.

Elles viennent blanchir mes joues et saler mes lèvres.

Seuls les cris restent enfermés. Je n'y arrive plus.

 

 

     Tant de choses que je ne suis plus capable de faire librement.

     Et si je bois parfois, c'est pour ça. Je ne parle pas de faire la fête, mais bien de m'offrir un petit verre, toute seule. Il n'y a qu'ainsi que je retrouve ma voix. C'en est presque drôle, d'entendre cette voix douce, un peu grave et caressante lorsque je chante. Pas cette chose aigüe et coincée je ne sais où. 

 

     C'est naze. C'est pathétique. C'est mauvais et c'est dangereux. Mais je deviens si légère, d'un coup. Je perds tout contrôle. Et je respire à nouveau.

     Une sorte de liberté, une fois encore. 

 

 

Frank, marteze.

Nana


Mercredi 20 avril 2011 à 0:03

Chère page blanche, 

 

 

 

     Aujourd'hui, je me suis habillée en anglaise. La formulation est sans doute un peu bizarre, et très éloignée de la réalité. Mais, je ressemblais à l'idée que je me fais d'une anglaise. La peau blanche, des cheveux roux partant un peu dans tous les sens, une robe blanche imprimée Liberty.

     J'ai marché. Le soleil et le vent me caressaient.

     Je tenais mes ballerines dans la main, et je profitais de ce moment.

 

     Je suis extrêmement sensible, et ce que j'aime par dessus-tout, c'est marcher pieds nus. Et qu'importe le protocole, les précautions...

 

     La terre était humide. L'herbe était moelleuse. Les graviers étaient chauds. Le bois était doux.
     Je marchais librement. 

     Ma vie est sensation.

 

 

 

La vie est douce.

Nana


Mercredi 20 avril 2011 à 0:06

Chère page blanche,

 

 

 

     J'ai finalement réussi à le dessiner ! Bien sûr, ce ne sont que quelques traits inspirés d'une photo. Mais tout de même : j'ai réussi. Et même ainsi, il est fabuleux.

     Cette forme de visage, ce sourire si particulier. 

 

     J'ai finalement réussi à saisir une infime part de lui. Même si je l'ai également déformé. J'ai créé cet homme de papier, qui peut être à mes côtés. A défaut d'un être de chair.

     Je ne suis pas très positive vis à vis de mes chances. Mais dans le fond, j'y crois encore. J'adore les contes de fées après tout. Et puis, je rêve si je veux. N'est-ce pas ?

     Bien sûr, ce dessin va rester enfermé je ne sais où.

Imaginons qu'un hasard doté d'un sens de l'humour très particulier le mène ici... 

 

     Amoureuse oui. Grande malade obsessionnelle, non.

 

     Mon crime est parfait. Personne ne peut faire sortir mes délires de cette tombe. Oui ma page blanche, tu es une tombe. Un peu la mienne.

     Je n'y vois pas une image sinistre.  C'est quelque chose de durable, de personnalisé, de respecté. Une marque de confiance.

 

 

 

A plus tard sans doute.

Nana


Mercredi 20 avril 2011 à 0:33

Chère page blanche,

 

 

     Te voilà toute jeune, toute fraîche. Je t’installe petit à petit dans cet ailleurs.

     Tu es une rescapée de l’enfer, de la souillure. Mieux vaut être seule que mal accompagnée, tu le sais.

     C’est pour cela que je t’emmène ici, dans cette nouvelle page, qui me rappelle de doux souvenirs. Un cocon douillet, plein d’émotions et d’espoirs.

     Ici je pourrai te parler à coeur ouvert sans être insultée par une immondice telle que : «C’est sympa».

 

Non. Je préfère le silence à une telle honte.

Alors je fuis, je m’échappe.

 

     Ma vie et mon coeur valent bien plus que de pareils mots.

 

 

Je suis sûre que tu me comprends, ma petite page.

 

 

Je te présente Cowblog.

Nana

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