Chère page blanche,
Ce n'est pas ma journée. Et ce n'est pas la tienne non plus d'ailleurs, tu as planté, il y a peu de temps.
J'avais dit tellement de belles choses. Mais aujourd'hui, tout m'échappe. Il m'échappe. Quoique. Je ne l'ai jamais eu. Mon sourire s'en va. Mes larmes s'échappent.
Elles viennent blanchir mes joues et saler mes lèvres.
Seuls les cris restent enfermés. Je n'y arrive plus.
Tant de choses que je ne suis plus capable de faire librement.
Et si je bois parfois, c'est pour ça. Je ne parle pas de faire la fête, mais bien de m'offrir un petit verre, toute seule. Il n'y a qu'ainsi que je retrouve ma voix. C'en est presque drôle, d'entendre cette voix douce, un peu grave et caressante lorsque je chante. Pas cette chose aigüe et coincée je ne sais où.
C'est naze. C'est pathétique. C'est mauvais et c'est dangereux. Mais je deviens si légère, d'un coup. Je perds tout contrôle. Et je respire à nouveau.
Une sorte de liberté, une fois encore.
Frank, marteze.
Nana